Lutte contre les déserts médicaux – Une première mesure annoncée par Marisol Touraine

L’annonce d’une mesure de Marisol Touraine pour lutter contre les déserts médicaux : Une garantie de salaire pour les jeunes médecins qui ne fait pas l’unanimité

 

Lors d’une interview télévisée, Marisol Touraine a annoncé une des mesures envisagées pour inciter les jeunes médecins à s’installer dans des zones de déserts médicaux : Une garantie de salaire de 4 600 € brut minimum par mois pendant deux années.

Le casse tête des solutions pour améliorer le système de santé en France continue : Après la polémique autour des dépassements d’honoraires, des « réseaux de soins » rendus possibles pour les mutuelles, voici une nouvelle annonce de Marisol Touraine, pour palier au problème des déserts médicaux cette fois.

Il ne s’agit là que d’une première mesure puisque la Ministre compte rendre publique l’intégralité de son plan visant à régler le problème des zones désertiques le 13 décembre prochain. Cette mesure prévoit donc de garantir un salaire minimum de 4600 € brut par mois pour les jeunes médecins acceptant de travailler dans des zones rurales qui manquent cruellement de professionnels dans le secteur de la santé, soit 55 000 € chaque année. Si le médecin n’obtenait pas cette somme par son activité, le gouvernement lui verserait la différence. Ceci serait une certaine garantie pour le jeune professionnel selon la ministre, dont l’installation en zone rurale serait facilitée, par d’autres mesures faisant partie de son plan global.

 

Cependant, cette déclaration divise déjà les professionnels du secteur : Alors que certains y voient une bonne initiative de la part du gouvernement afin d’inciter les jeunes médecins à s’installer en zone rurale, d’autres n’y perçoivent rien de plus qu’un effet d’annonce du gouvernement qui n’aura en réalité aucun impact.

 

En effet, selon certains médecins, le salaire minimum garanti que propose le gouvernement de 4600 € brut par mois serait décalé, puisqu’un professionnel de ce secteur perçoit en moyenne un salaire situé entre 5000 et 6000 € mensuel. La garantie d’un salaire plus bas que la moyenne représente donc selon eux la preuve d’un manque de demande dans ces zones, et il leur parait plus important de s’attarder sur d’autres aspects que le salaire, comme les conditions de travail et la lutte contre l’isolement des médecins en campagne. Même ceux qui adhérent à cette idée de garantir ce salaire minimum y voient une sécurité apaisant les craintes des médecins, mais qui ne sera surement pas utilisée puisqu’ils arriveront certainement à ce chiffre d’affaire sans l’aide du gouvernement. De plus, pour beaucoup, c’est tout le système de santé qu’il faut repenser face à une situation plus que critique en matière de santé sur de nombreux aspects.

 

Néanmoins, il ne s’agit là que d’un aspect du plan global de la ministre qui sera révélé prochainement : Pour inciter les jeunes diplômés à repeupler les zones médicalement désertes, d’autres projets s’ajoutent à la garantie d’un salaire minimum : La simplification de l’installation des jeunes professionnels dans les endroits qui manquent de médecins, l’incitation des étudiants à réaliser leurs stages dans ces zones, mais également la création de    «  pôles de soins de proximité », dans lesquels les médecins pourront travailler et organiser leur pratique ensemble, afin de luter contre leur sentiment d’isolement dans ces zones rurales.